Il est 20h37. Je viens de prendre ma douche après avoir flaner un après-midi dans Rome. Je suis arrivée hier pour mon travail. Je n'en reviens toujours pas. Quelle ville merveilleuse et impressionante. Il y a des lieux qui vous font rêver, d'autres qui vous écrasent par le poids de leur histoire, par la puissance ou par les atrocités qui s'y sont déroulées. Rome se situe peut être entre les deux. Tout est gigantesque, démesuré, à l'image de l'empire romain et des siècles qui se sont succédés de la Renaissance à nos jours. La puissance et la magnificence s'imposent à vous. Très peu de sites m'ont fait cet effet là. J'ai réellement découvert ce sentiment ou cette sensation, la première fois il y a bien longtemps quand je suis allée à Verdun. Haut-lieu, s'il en est, de la Première Guerre Mondiale. J'étais jeune, mais je connaissais l'histoire de cette ville et des plaines avoisinantes. La mort n'a pas d'odeur, mais ici quand on sait que chaque arbre est un trou d'obus la vie et la mort, les principes qu'on vous inculque et ceux que l'on découvre et que l'on souhaite suivre prennent un tout autre sens. Rome est de cette trampe: tout ce que vous avez appris dans les livres d'histoire et de latin prend enfin vie. Vous ouvrez enfin les yeux sur ce qu'a pu être la vie à Rome au fil du temps. Il s'agit d'une ville antique, un site archéologique à ciel ouvert et inclus parfaitement dans la vie de tous les jours...
Evidemment après les monuments, viennent les Romains. Ahhh les Romains!!! Bien, plus collant je crois qu'à part les sangsues il n'y a rien d'autre. J'arrivais au Colisée, j'avais la tête en l'air, car ce qu'il y a de bien à Rome c'est que vous êtes incapable de savoir où poser les yeux tellement il y a de choses à voir, quand on m'aborda en italien. Il a tout essayé: un peu d'anglais, un peu d'espagnol et beaucoup d'italien et avec un accent à couper au couteau. J'ai quand même réussi à lui vendre que j'étais étudiante en cinquième année d'histoire de l'art...Il m'a suivi pendant dix minutes et je prense que j'aurais pu visiter la ville entière en un après-midi si je l'avais laissé m'accompagner. Au bout d'un moment je lui ai dit que je pouvais le faire toute seule et que je préférai être seule afin de me concentrer sur mon travail. Il a compris assez vite, chose étonnante.
L'étape suivante, la nuit étant proche, était de voir la Fontaine de Trevi. Dans mes rêves le site était vide...bien ce n'est pas vraiment le cas. Beaucoup de touristes, pour ne pas dire les trois quart reprochent au site d'être enclavé au sein des habitations. C'est un fait remarquable mais totalement éclipsé par la beauté de la fontaine et les images que vous en avez. Ceci n'engage que moi, bien sûr, mais j'ai trouvé ce site éblouissant et tellement fantastique...enfin sans les dizaines de personnes agglutinées sur les bancs et devant la fontaine. Mais je suis restée littéralement obnubilée par les statues, par les détails et la finesse du travail. Pour ceux qui connaissent Versailles le style est celui des fontaines du parc, un peu comme le Neptune ou les Bains d'Apollon. Légende ou tradition, je n'ai pas résisté à l'appel du jeté de pièce dos à la fontaine. Et puis je voulais tellement partager ce moment avec lui que le voeu est venu tout naturellement. Comme quoi même pour ceux qui ne croient pas à la magie, si vous y pensez très fort vous la créez. Rien que par un lieu, une image, une envie. Le moment, bien que solitaire, était réellement magique. Tout ce qui me manquait était à ce moment précis avec moi, en moi. Juste un petit moment qui vous rend plus fort.
Je continuai mon chemin. La balade s'acheva vers 19h45 ou 20h00 à mon hotel avec ma douche. Après cela mes collègues étant arrivés, nous allâmes diner. Près de la Piazza Navona. Beaucoup de sites sont en réfection et il est difficile de les apprécier à leur juste valeur, c'est le cas de cette place. Le restaurant était petit, coquet, je pourrais même aller jusqu'à pittoresque. Et les Romains firent un retour en force. Mais cette fois-ci, le regard fut tout autre. Comme dirait Obélix: « Ils sont fous ces Romains! ».