lundi 19 novembre 2007

Meilleurs ennemis...

Ce nouveau texte doit être lu en écoutant cette chanson de Ben Harper. Elle résume bien des choses...en dehors des crétins qui gueulent dans la salle. Si vous lisez avec le live c'est mieux... http://www.youtube.com/watch?v=bx88uQO_Ork&feature=related. Pour ceux qui auront du mal et à lire mon texte et à écouter les paroles de la chanson vous pouvez toujours chercher la traduction en français. Mais je vais tenter de vous expliquer pourquoi elle me colle à la peau.
Je suis profondément agacée et déçue par le comportement de certains amis...meilleurs ennemis? Je conçois que ma tristesse, et cette mélancolie passagères depuis le départ d'un être cher est difficile à suivre ou à supporter. Mais de là à m'exhorter à aller contre mes principes et pire contre mes sentiments je me pose des questions sur leurs motivations. Aller forniquer à droite à gauche ne m'aidera en rien, je suis amoureuse. Il n'est plus là? Qu'à cela ne tienne, tant que je serai amoureuse je serai fidèle. Quand les gens me connaissent je suppose que cela doit paraître ridicule ou incompréhensible mais c'est comme ça. Je suis comme ça.
Je crois que ce qui m'agace le plus en fait c'est cette faculté qu'ils ont de me pousser à me taire, à ne pas faire part de ce manque parce que dès qu'il apparaît ils reviennent à la charge, et pour l'assaut final usent de toutes les petites phrases mesquines et blessantes du genre: "Mais tu crois qu'il fait quoi? Qu'il compte les moutons toutes les nuits?". Ou pire encore dans le genre trash: "Mais baise s'il te plaît!". Rien de tel pour me pousser à faire totalement l'inverse. A bien y réfléchir des fois je me demande s'il n'y a pas de la jalousie de leur part. Ayant tous fait, ou quasiment tous, des Erasmus qui se sont terminés mal pour les couples qu'ils formaient ils en déduisent bien facilement que toutes les situations se ressemblent, que nous sommes tous pareils. Les coups de coeur existent, les coup de foudre aussi, personne ne sait jamais rien de ce qui peut se passer...mais pour le moment je sais où je suis.
Après ce qu'il m'est arrivé avec Antoine, je sais que je suis sûrement bête de croire que c'est possible, et même si j'ai toujours détesté les contes de fées et que je n'y ai jamais cru, je reste persuadée qu'il y a quelqu'un comme moi. Ou du moins quelqu'un qui pense comme moi. Que cette question nous sommes les seuls à pouvoir y répondre. Un jour quelqu'un m'a dit: "Tu dois te construire ton monde et ne jamais laisser qui que ce soit y déposer des ordures." C'est exactement le cas ici. Je les laisse parler mais des fois la pression est difficile et me rend triste. Plus que de n'être pas avec lui.
Je respecte les idées des autres, leurs sentiments même si je ne les partage pas. S'ils me demandent mon avis je le donnerai, mais ils resteront alors les seuls jugent et maîtres de leurs choix. J'aimerai que les gens, mes amis pour certains d'entre eux ou ma famille, conçoivent que je puisse fonctionner ainsi. Je vis peut être dans un monde de livres, un monde idéaliste avec des grands principes et des grandes idées mais jusqu'à présent je ne crois pas y avoir fait défaut. Je me suis amusée, j'ai fait pas mal de bêtises aussi et je suis sûre que je n'en suis qu'au début et pourtant je ne regrette pas mes choix même s'ils m'ont coûtés et fait mal. Mais je pense que je ne serai pas de ceux qui arrivés à 35 ou 40 se retournent et se disent qu'ils n'ont rien fait de leur vie, qu'ils regrettent. Aigris, blasés et tristes...hummm ça vous tente?!
Mes connaissances pour certaines d'entre elles sont ainsi, et d'autres le deviennent. Elles ont perdu cette verve et ce mauvais esprit qui m'étaient si chers, qui me touchaient, qui me déchiraient ou qui me faisaient tordre de rire. Vieillir ou mûrir n'est pas synonyme de retranchement ou de retraite vers une vie de patachon ou de bidochon : métro, boulot, dodo. Plus aucune créativité, plus aucune curiosité si ce n'est pour savoir quel train ils prendront demain à cause des grèves, quelle marque de dentifrice ils doivent acheter à leur cher et tendre...A l'inverse, être jeune et profiter de chaque jour n'est pas synonyme de s'envoyer en l'air avec tout ce qui passe. Ou ne l'est plus depuis quelques temps. Sortir oui, s'éclater oui, délirer avec ses potes encore oui, mille fois oui. Mais s'il vous plaît arrêtez de me dire comment je dois agir, pourquoi ne pas être tolérent, juste un peu pour concevoir que tant que certaines personnes ont des sentiments forts en eux ils sont incapables de faire ou de penser à autre chose? Et surtout pas de s'envoyer en l'air avec le premier venu.
Certains m'oublient, certains parce qu'ils ne comprennent pas mes choix, d'autres parce qu'ils sont coincés et bien au chaud dans leur petit confort de bourgeois; et les derniers au contraires sont trop présents et ne cherchent qu'à bien faire. Bon je sais je ne suis jamais contente...et une insatisafaite notoire. J'ai reçu un mail il y a peu qui comparait les amis à des anges: mais lesquels? Parce que la tradition fait aussi état d'anges déchus non? Je crois qu'il y en a bien plus que l'on ne le pense. Et que ce sont les plus inattendus qui sont à côté de vous quand vous en avez vraiment besoin. Question de mentalité ou d'expérience j'imagine. Mais que de déceptions au final...et de surprises qui vous mettent à genoux sans que personne n'en sache jamais rien.

jeudi 8 novembre 2007

Nages en eaux troubles.

Tout le monde sait que la natation et dans une plus large mesure aller à la piscine ou au bord de la mer, est une acitivité importante pour moi. En dehors de certains entraînements de fadas, j'aime à passer le plus clair de mon temps dans l'eau. Regarder le mouvement des vagues ou du resac le long des berges, écouter le bruit des vagues qui se fracassent contre une digue, observer les changements des littoraux, leurs écosystèmes...Mes études m'ont permis de découvrir ou de redécouvrir ce monde qui recouvre tout de même 70% de notre planète.
Mais, car il y a un mais, les plages et la piscine, surtout la piscine dans mon cas, sont aussi des lieux de rencontres fort intéressantes mais glauques dans la plupart des cas. Je ne cherche absolument pas à faire de généralités mais seulement à vous faire part de mes expériences et notamment la dernière en date qui m'a fait rire au début...mais j'ai fini la soirée toute seule. Mais la situation était vraiment comique, ça me changeait des maîtres-nageurs mariés et père de famille qui ne vous avouent pas leur situation ou de ceux qui ne sont disponibles qu'une fois pendant la semaine; mais qui ce seul jour vous font grimper aux rideaux.
Dans un de mes textes précédents, je fais allusion à l'épisode de la piscine. Souhaitant conserver l'anonymat des personnes concernées je vous parlerai de Juan l'espagnol, et Uira le brésilien. Au mois de juillet dernier, un après-midi avant de partir du bureau, je reçus un SMS de Juan m'invitant à aller à la piscine avec lui et ses amis. Evidemment, rien que de lire le mot piscine j'étais aux anges et avec lui encore mieux. Le fait que ses amis soient là me plaisait aussi car il s'agissait d'une sorte d'intronisation auprès des personnes les plus importantes pour lui. Bref, je me dépêchais de rentrer, de me changer et de le rejoindre une station de métro plus bas de chez moi à 18 heures.
Ponctuels, nous retrouvions 5 minutes plus tard un de ses amis que je connaissais déjà et qui nous mena en voiture jusqu'à la dite piscine. Moi, habituée aux piscines municipales ou autres bassins olympiques proches de chez moi, je me retrouvais dans un des quartiers les plus chics de la périphérie de Madrid. Bien, parfait, une piscine privée c'est encore mieux. Cependant je n'étais quand même, je dois l'avouer, pas très rassurée à l'idée de rencontrer ses amis, je n'étais pas ici depuis assez longtemps pour me mêler à leurs conversations et entrer dans un groupe d'amis comme le copine d'un des leurs ce n'est pas toujours facile. Je crois que lui aussi étais un peu stressé par la situation.
Au moment où nous entrions dans le parc, mon premier réflexe fut de regarder le maître-nageur. Ahhhhhhhhh!!!!! Uira! Le serveur brésilien que j'avais rencontré un mois plus tôt dans un bar de Tribunal et avec lequel j'avais pris du bon temps. Et là, une envie de rire, mais de rire est montée soudain. En sortant de la cabine, j'ai vu Juan et je lui ai dit que je connaissais le maître-nageur et le reste aussi. "I can't believe it " furent exactement ses mots. A partir de ce moment là, la chute fut amorcée. Juan alla se baigner avec un de se amis, et en ressortant de l'eau s'installa auprès de ses amis pour jouer aux cartes; c'est-à-dire le plus loin possible de moi. Pas un regard, pas un mot, rien. Une indifférence et une ignorance totales. Le problème c'est que à ce moment précis cette envie de rire était toujours présente. J'appellais une amie:
Moi: "Cathy, c'est Mel. Devine qui est maître-nageur de la piscine où je suis avec Juan?"
Cathy: "Non? C'est pas celui auquel je pense?"
Moi: "Si si, le brésilien!!!"
Cathy: "hahahahahahaha....."
Sur ce on raccrocha. Deux minutes plus tard je reçus un SMS. Cathy: "J'en ris encore..."
Bien moi je ne rigolais plus du tout quand il m'appela pour qu'on discute. Le moment fut dur, tendu et franchement je m'en serais bien passé. Surtout quand on vous dit: "Non mais c'est pas toi c'est moi." Bien non là pour le coup j'étais responsable quand même et je ne me sentais pas très bien. La discussion fut sérieuse, on aborda beaucoup de sujets, le genre de sujets que l'on aborde pas en général au bord d'une piscine. De très haute volée. Après de âpres discussions à la limite de la philosophie de vie, il recommença à se blottir tout contre moi, et à me serrer dans ses bras. Pourtant m'embrasser semblait être un geste difficile à accomplir. Quand il fut temps de partir il m'attira près de la piscine.
Lui: "Enlève ta robe!"
Moi: "Non. Tu vas pas faire ça quand même? Ou alors tu viens avec moi."
J'eus à peine le temps de terminer ma phrase que l'on se retrouva dans l'eau tous les deux, et évidemment moi avec ma robe, ma montre, enfin tout quoi. Il sortit de l'eau et au final mouillée pour mouillée je fis une longueur. En sortant un de ses amis me dit: "En espagnol ça se dit hijo de puta, répète après moi: hi-jo de pu-ta." Et une de ses amies ajoutant: "Muy mal Capi! Eres malo, que no se hace!" Je restais avec ma robe trempée, sans rien pour me changer, et à me peler tant qu'à faire. On me demanda si je voulais aller au cinéma mais je répondis qu'il avait décidé de me raccompagner chez moi et lui de rentrer chez lui.
Au final, il me raccompagna, me planta là avec ma robe mouillée, moi morte de froid et sans lui avec moi. La suite vous la connaissez puisque finalement je décidis le lendemain de lui écrire une lettre livrant mes sentiments et que nous sommes restés ensemble jusqu'à ce qu'il parte. Ce que j'appris peu de temps après son départ, c'est qu'il avait parlé de la situation avec une de ses amies et qu'il lui avait avoué m'avoir pousser dans l'eau de jalousie.