samedi 29 septembre 2007

Te quiero como el mar


L'échéance que tout le monde redoutait et essayait tant bien que mal d'oublier arrive: dans quatre jours il part. Toronto. Destination intéressante, une opportunité qui ne se présente qu'une fois et qui ne se refuse pas. Un peu comme moi et Madrid en avril dernier.

Partir. Tout laisser pour trouver enfin ma place. Rien ni personne n'aurait pu se mettre en travers de mon chemin pour m'empêcher de partir. Egoïsme quand tu nous tiens! Mais quelle montée d'adrénaline, quel bonheur de voir les gens autour de vous s'agiter au dernier moment parce qu'ils comprennent enfin que vous partez; même si Madrid est à deux heures d'avion. Quelle déception mêlée de tristesse quand les personnes avec lesquelles vous auriez voulu passer les derniers moments ne sont pas là. Tant pis! Ce sera pour plus tard.


Difficile d'être celle qui reste maintenant.


Je comprends. Je comprends tout ce qu'il peut ressentir; enfin en grande partie puisque moi j'avais en plus la barrière de la langue que lui n'aura pas là-bas. Mais je sais comme cette dernière semaine est la plus stressante: entre le travail à faire jusqu'au dernier moment, les valises, les papiers, les adieux de dernière minute, les imprévus...la liste est bien longue! Alors ajoutez à cela une petite brune aux yeux bleus qui veut passer une dernière nuit avec vous et vous aurez un emploi du temps complet et difficile à gérer.

Egoïste, débordé, maladroit et con. Je crois sincèrement que nous sommes tout cela à la fois quand nous partons. Nous n'imaginons pas le nombre de personnes qui pensent à nous, celles auxquelles on manque. La réciproque est vraie. Rester, attendre, espérer. Quand il s'agit d'amitié on peut en avoir la démonstration tous les jours, surtout dans les moments difficiles ou inattendus. Quand il s'agit d'amour que c'est dur. Tout est si enivrant et si trouble à la fois.


Il y a peu nous avons parlé de la situation et de ce qui allait se passer: la distance est trop importante pour continuer. Il est incapable de garder et de s'occuper d'une relation d'aussi loin. Je sais. Je comprends. Je m'en doutais. Que j'ai mal. Ne pas me perdre, continuer à s'appeler, à s'écrire, aller le voir là-bas, qu'est-ce que je vais faire pendant qu'il ne sera pas là, pourquoi je suis avec lui, qu'est-ce qui m'a plu chez lui...Tout arrêter et rester ami est une chose. Poser toutes ces questions en est une autre. La situation est encore plus étrange que d'habitude. Pour la première fois depuis que j'ai douze ans je ne veux pas couper les ponts. Faire le tri par le vide. Je ne veux pas perdre ce qu'il y a entre lui et moi. Un jour il m'a dit "Nous sommes des doubles parfaits". Je crois que c'est cette situation qui est difficile à gérer.


Je le savais quasiment depuis le début qu'il partirait. Mais j'en avais pris mon parti. J'ai profité. Profité de tout: les soirées, les week-end, les vacances, les moments difficiles. Mais on ne choisit pas. On ne choisit jamais. Les sentiments changent; vous changent. A ce moment précis, nous sommes comme la mer de cette photographie: tristes, démontés, mais tellement forts et beaux. Rien de plus merveilleux qu'une mer déchaînée. Tout ce que j'aime: toujours rechercher l'absolu, les extrêmes, ces situations qui vous mettent à l'envers, qui vous poussent dans vos derniers retranchements jusqu'à vous en arracher les tripes et le coeur. Jamais de juste milieu. Ne jamais abandonner.


mardi 18 septembre 2007

Europride

Non! En une page je ne vais pas réussir à tout faire tenir...rassurez vous! Pas tout à la fois sinon il n'y aurait plus de mystère ou d'intérêt.


Les six derniers mois ont été si riches que je ne sais à peine par où commencer. Peut-être par la dernière histoire en date. Parce que c'est celle qui me touche le plus. Sûrement. Parce qu'elle n'est pas finie ou peut-être parce que depuis bien longtemps quelqu'un a réussi à faire tomber cette carapace que tout le monde rêve de voir à terre.


Un week-end à Madrid: amis, rhum, coca, sexe. Un mélange détonnant, mieux que l'adrénaline vous diront certains ici. Et ce soir là ce fut le cas pour moi. L'Europride. Voilà le cadre de mon histoire: fin juin, trois jours de fête, de shopping et de rencontres. Une fin de semaine normale pour tout jeune qui se respecte, non? Cela faisait trois mois que j'étais en Espagne donc pour moi, en effet, rien de bien étonnant. Certaines mauvaises langues, là j'anticipe, diront que même en France, c'était déjà comme ça...Bref, on prend vite le rythme, les soirées s'enchainent, les semaines de travail se suivent et se ressemblent et les week-end reviennent. Ainsi va la vie à Madrid, en tout cas en ce qui me concerne.

Ce fameux samedi 29 juin fut un samedi comme les autres...enfin au début. Le vendredi soir fut arrosé, festif, gourmet.Une idée de ma tête le lendemain matin ou vous arrivez à vous l'imaginer? Le samedi, Cathy et moi avions une mission: me trouver une robe pour le mariage d'un ami de prépa. Pour résumer: mission impossible, entre mon amour des magasins, de la foule et des essayages "fi-filles". La journée s'annonçait déjà très différente et pleine de surprises plus folles et étonnantes les unes que les autres, lorsqu'une fois entrées chez Zara, je me retrouvai en un clin d'oeil dans les cabines d'essayages avec Cathy. Nous avions chacunes les bras chargés de chaussures, de robes, de ceintures: une véritable orgie de vêtements. "Essaie celle-ci! Oh! tu serais bien avec ça!"
Une fois la robe trouvée, qui n'était évidemment pas la robe de mes rêves, la parade de l'Europride avait débuté et nous nous sommes retrouvées au milieu de cette foule hétéroclite, Madrilène et surtout européenne. Jeunes, vieux, familles, couples, amis, gays ou hétéro. Un bain de foule à vous retourner les tripes, à mourir de rire et de chaud...des fois que le climat de Madrid ne suffise pas. Se serrer dans les artères de la ville peut occasionellement aider à trouver et la robe de vos rêves et l'impensable. Commençons par la robe. Une petite boutique sans prétention, une vitrine qui attire l'oeil de Cathy et voilà comment je me suis retrouvée avec une robe. Non, en fait avec LA robe. Celle que vous essayez et au moment où vous vous regardez dans la glace vous savez qu'elle est faite pour vous. Superficiel hein? Pas tant que ça parce que ce sont ce genre de petits plaisirs qui vous font du bien, qui rallume la petite étincelle qui vous plonge dans une ambiance à la Amélie Poulain.
La fiesta emplissait les rues de Chueca et de Gran Via, impossible donc de résister à cette allégresse environnante. Moments importants qui vous conforte dans cette idée qu'il fallait que vous partiez, et que vous êtes peut-être enfin à votre place. Après le défilé, nous nous rendîmes au restaurant: un bonheur. Le plat, la sangria, le vin.Tout était parfait. La suite fut encore mieux tant elle fut surprenante. D'une part j'appris à connaître vraiment bien Cathy; ce qui très important à cette heure. Certains d'entre vous ne le savent que trop bien.
D'autre part je découvris que finalement ce qui était impensable jusqu'ici ne l'était pas tant que ça.

Se jeter à l'eau...

Le temps est finalement venu ...Le temps de coucher ses pensées sur la toile. Après tant de tergiversations je me suis décidée. Quelle remise en question, quels efforts il me faut faire pour être enfin capable d'accomplir ce geste: faire part à bon nombre de gens de ce que je suis. Inconnus ou proches, c'est toujours difficile de se livrer, de se sentir juger aussi bien de ce que j'ai fait, de ce que je pense ou de ce que j'écris.
Un ami m'a conseillé d'écrire: "Tu devrais penser à ouvrir un blog. J'aime ta façon d'écrire". Que voulez-vous répondre à cela? Si ce n'est de retourner maintes et maintes fois cette petite phrase qui vous a touchée parce qu'il est le seul à lire vos textes si secrets et si personnels. Un peu comme la première fois où vous sentez les mains de quelqu'un sur vous. Ces mains à la fois si douces et si fortes qui vous déshabillent lentement; certes de façon maladroite parfois mais si tendre. Ces mains dont vous rêviez depuis si longtemps et qui vous font oublier tout le reste.
Mais ce contact permet de se souvenir que vous vivez, que vous respirez et que quelqu'un a besoin de vous ne serait-ce que pour une partie de sa vie, une nuit, une heure ou une seconde. Ecrire c'est la même chose: une manière de vivre, de revivre les moments qui ne sont plus mais qui vous sont si chers parce qu'ils vous ont fait mal, rire, pleurer, gueuler de joie, de chagrin, de colère!
Je me jette à l'eau, il est temps pour moi d'ouvrir une nouvelle page...et si celle-ci commençait à la faveur de l'automne?